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La greffe de rein, c’est pas QUE pour les jeunes (de moins de 60 ans)…

La greffe de rein, c’est pas QUE pour les jeunes (de moins de 60 ans)…

Il est tout à fait possible de proposer une transplantation rénale à une personne âgée, y compris chez des plus de 80 ans, explique le Pr Maryvonne Hourmant (CHU de Nantes) dans le Quotidien du Médecin du 19 avril 2012.

L’accès à la liste d’attente reste pourtant médiocre pour les plus de 60 ans, alors que la survie du patient âgé est meilleure après transplantation que s’il reste en dialyse. 

“On s’aperçoit que seulement de 20 à 25 % des patients de plus de 60 ans sont inscrits sur la liste d’attente d’une greffe dans les trois ans suivant la mise en dialyse. Ce n’est pas beaucoup. Les néphrologues ont encore probablement des réticences à les inscrire, en pensant, par exemple, qu’ils sont trop âgés, qu’ils ne peuvent supporter l’intervention ou qu’il n’y a pas assez de greffons… Il y a tout un travail à faire pour en comprendre les causes exactes, puisque tous les patients âgés n’ont pas de contre-indication à la greffe de rein, loin s’en faut”, remarque le Pr Hourmant.

“Plus que l’âge, c’est bien l’état cardio-vasculaire qui compte pour décider d’une transplantation rénale. On obtient en effet des résultats satisfaisants avec ces greffes des sujets âgés et il n’y a aucune raison de leur en interdire l’accès au seul motif qu’ils ont passé le cap des 70 ans.”

La situation de pénurie de greffon ne doit pas non plus être frein car c’est en fait un problème qui doit être nuancé : “on n’hésite plus à chercher des greffons plus “limites” qu’auparavant d’autant que pour l’attribution d’un rein, un score est établi qui tient compte (entre autres) de l’âge du donneur et de celui du receveur. Conséquence : il est faux de penser qu’un patient âgé risque de prendre le greffon d’un patient plus jeune. Certains greffons, attribués à un sujet âgé ne l’auraient certainement pas été à un sujet jeune…

Le profil des donneurs actuels nous a même mis dans la situation où il est plus facile d’être transplanté à 70 ans qu’à 25 ans, et c’est l’occasion de rappeler qu’il faut absolument informer les patients jeunes sur la transplantation de donneur vivant et en explorer les possibilités. Cette transplantation, qui représente 10 % des transplantations en France, mais de 30 à 50 % dans les pays anglo-saxons et scandinaves, est celle qui donne les meilleurs résultats”.

Les complications de la transplantation (risque d’aggravation d’un état cardio-vasculaire dans les suites immédiates de la greffe, risque infectieux, risque de cancer) restent inférieures à celles de la dialyse, y compris chez les personnes âgées. Les Français et les Américains ont d’ailleurs montré que la mortalité d’un sujet âgé greffé était moins importante que celle d’un sujet du même âge et qui reste en dialyse. Il n’existe un surrisque que dans la période périopératoire.  Mais il faut faire vite. “La décision de greffer doit être impérativement prise avant que la survenue d’une nouvelle complication (comme un infarctus du myocarde sous dialyse) ne rende vraiment le patient intransplantable. Il y a donc paradoxalement une relative urgence à réagir !” 

D’après le Dr Nathalie Szapiro, Le Quotidien du Médecin du 19/04/2012

 

 
 
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